Le Musée des Beaux-arts du Locle (MBAL) a noué un partenariat avec le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) pour organiser une installation artistique dédiée au domaine de la santé. L’objectif est double : renforcer la vocation de lieu de vie des sites hospitaliers et permettre au MBAL de sortir de ses murs pour toucher un public plus large.Pour cette troisième édition, la photographe suisse Lea Kunz a été invitée à réaliser un travail artistique en résonance non seulement avec le contexte hospitalier, mais aussi avec la thérapie et le soin. L’occasion, pour elle, avec cette série intitulée « Lorsque je ne vois pas assez, je prends les yeux des autres », de sortir de sa zone de confort : « Je focalise d’habitude mon travail sur le corps humain, sa nudité. Dans le contexte d’un hôpital, cette approche aurait été assimilée au thème de la médecine. Or, l’objectif de mon projet est d’extraire patient.e.x.s et visiteur.euse.x.s d’un quotidien parfois lourd en leur proposant une approche réconfortante et un brin insolite. »
Inscrivant son projet au cœur de l’hôpital par une démarche participative et inclusive, Lea Kunz a donc choisi d’apporter cette touche de légèreté au travers de compositions florales issues de l’imagination des patient.e.x.s de pédiatrie sur le site de Pourtalès, mais aussi de gériatrie et de réadaptation, hospitalisé.e.x.s au Locle. De chambre en chambre, la photographe a récolté des idées de fleurs, matériaux de fixation, objets banals ou personnels qu’elle a ensuite, réunis, assemblés et photographiés dans son studio au Jura : « Les patient.e.x.s et le personnel hospitalier se sont montré.e.x.s très réceptif.ve.x.s à mon projet. Je me sens extrêmement chanceuse d’avoir pu aller à leur rencontre. En plus d’avoir pu nourrir mon projet, ces rencontres ont été humainement très fortes. » Et d’ajouter : « Les plus jeunes, comme les aîné.e.x.s ont cette capacité à sortir des carcans de l’esthétisme. Iels sont créatif.ve.x.s et osent proposer des idées qui ne sont, à première vue, pas cohérentes entre elles. C’est pour cette raison que j’ai choisi de m’approcher d’elleux et de ne pas imaginer moi-même ces compositions. »